À l’approche des élections présidentielles de février 2024, une vague sans précédent de candidatures déclarées a inondé la scène politique. Un constat amer s’impose: la politique est devenue trop souvent un tremplin pour l’ascension sociale plutôt qu’un service authentique envers la collectivité.
Cette course effrénée vers la présidence reflète une triste réalité: avec plus de 300 déclarations de candidature à la candidature, seule une soixante-dizaine a franchi les portes du Conseil Constitutionnel. Beaucoup parmi ces prétendants n’ont ni les moyens financiers ni la structure pour mener une campagne sérieuse. Leur objectif principal ? Une publicité gratuite, un affichage de leur importance personnelle, alors qu’ils demeurent incapables d’aider même leurs propres familles. Cette mascarade est préjudiciable à notre société et à nos institutions.
Il faut cesser ce jeu irresponsable et de reconnaître le vrai rôle de la politique. La politique n’est pas un chemin vers le pouvoir personnel ou une notoriété éphémère. Elle devrait être le moyen par lequel les leaders servent honnêtement leurs concitoyens, travaillent pour le bien commun et dirigent avec intégrité.
La prolifération de candidatures sans moyens réels dévalue le processus électoral et ternit l’image des institutions démocratiques. Cela réduit la politique à un spectacle où la pertinence et la crédibilité des candidats sont souvent mises de côté.
Dans notre pays, le Sénégal, la politique est souvent pervertie par des nominations basées sur des critères autres que la compétence. L’ascension de personnes sans qualifications ni mérite dans des postes ministériels ou de direction fragilise nos institutions et mine la confiance du peuple envers le gouvernement.
Le fait qu’un simple perturbateur, un ancien gréviste ou un simple figurant dans nos écoles et universités puisse rêver de diriger notre nation révèle un dysfonctionnement profond. La politique ne devrait pas être un terrain où l’absence de compétence et de préparation est tolérée, mais plutôt un domaine où le sens du devoir et le désir de servir sont primordiaux.
Il nous faut valoriser la compétence, la vision et l’engagement réel envers le peuple plutôt que de céder à des démonstrations superficielles de pouvoir et de prestige.
L’heure est tellement grave que les citoyens du pays doivent prendre au sérieux leur responsabilité en choisissant leurs dirigeants. Au-delà des discours et des promesses vides, exigeons des leaders capables, engagés et compétents. Réclamons des programmes politiques fondés sur des politiques publiques réfléchies et réalisables.
Cependant, derrière cette pléthore de prétendants au pouvoir se cache une réalité alarmante : la politique, ce terrain propice à la publicité gratuite plutôt qu’à un engagement sérieux pour le bien-être des populations.
La politique devrait être le reflet de nos aspirations collectives, le moyen par lequel nous construisons un avenir meilleur pour tous. Rejetons l’opportunisme et la frivolité. Plaçons des personnes compétentes et véritablement engagées à œuvrer pour le bien-être de la nation. Notre avenir dépend de la maturité de nos choix politiques.
L’éducation civique et politique doit être renforcée pour inculquer aux citoyens la notion de responsabilité dans le choix de leurs représentants. Comprendre que la politique est une affaire sérieuse et non un jeu de pouvoir est fondamental pour le progrès collectif.
En conférant des postes de responsabilité à des personnes non qualifiées, nous compromettons l’intégrité et l’efficacité de nos institutions. Il est temps de valoriser la compétence et l’expérience dans la gestion publique.
WASSALAM,
Par Ndiawar Diop