Requiem pour le PSE, Te Deum pour Sénégal 2050 : Le faux semblant d’une rupture annoncée. Par Ndiawar Diop
Sénégal 2050 : La Révolution de Sonko ou la Résurrection du PSE?
Sénégal 2050: Nouveau Masque, Vieilles Pratiques ?
Ce 14 Octobre 2024, le Sénégal fait face à une nouvelle promesse de transformation radicale : le projet Sénégal 2050 d’Ousmane Sonko. Présenté comme une rupture avec les politiques passées, ce projet se veut le fer de lance d’un Sénégal nouveau, libéré des chaînes d’un système jugé inefficace et corrompu. Pourtant, en y regardant de plus près, un malaise s’installe. Derrière les grandes annonces de rupture, on retrouve… les mêmes visages.
Le Plan Sénégal Émergent (PSE), lancé sous Macky Sall, a marqué la décennie précédente avec son ambition de propulser le Sénégal vers un avenir industrialisé et moderne. Cependant, les résultats ont été mitigés : malgré des avancées notables, le PSE a échoué à corriger les inégalités criantes et à offrir une gouvernance exemplaire. Le PSE, qui devait être la promesse d’un Sénégal émergent, est devenu pour beaucoup le symbole d’un statu quo déguisé en progrès.
Face à cela, Sonko promet du nouveau, du vrai changement. Mais voilà le paradoxe : beaucoup des acteurs clés qui ont élaboré le PSE sont aujourd’hui ceux qui construisent le projet Sénégal 2050. Comment peut-on prétendre à une rupture radicale avec les pratiques du passé tout en s’entourant des mêmes architectes qui ont façonné ce passé ? Cette continuité des équipes et des mentalités pose une question centrale : peut-on vraiment faire du neuf avec du vieux ?
La réponse, malheureusement, semble négative. Un changement véritable ne peut pas se contenter de nouveaux slogans ou d’objectifs redéfinis. Il nécessite un renouvellement en profondeur des équipes, des processus de gouvernance et des approches. Sinon, nous nous condamnons à répéter les mêmes erreurs sous un autre nom. Et c’est bien là que le projet Sénégal 2050 risque de faillir : en recyclant les mêmes acteurs, Sonko pourrait, sans le vouloir, reproduire les failles du PSE. Ce qui est vendu comme une révolution ne serait alors qu’une continuité déguisée.
Le Sénégal a besoin d’un véritable changement de cap, mais ce changement ne se fera pas avec les mêmes esprits qui ont échoué hier. Si Sonko souhaite réellement incarner la rupture, il devra non seulement renouveler ses idées, mais aussi les personnes qui les porteront. Faute de quoi, Sénégal 2050 pourrait devenir un nouvel échec, un « Requiem » pour des espoirs déçus, et non le « Te Deum » d’un avenir radieux.
L’histoire jugera. Mais pour l’instant, la promesse de la rupture ressemble davantage à un mirage qu’à une réalité.
SONKOY MACKY, MACKEY SONKO !
Ndiawar Diop
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