Panafricanisme ou Division ? Quand la Croisade Anti-Religieuse Freine l’Éveil Africain. Par Ndiawar Diop
Le Panafricanisme Détourné: Quand l’Intolérance Religieuse Sabote l’Unité Africaine!
Dans le cadre des discussions panafricanistes, certains militants semblent déterminés à stigmatiser les Africains pratiquant des religions dites « étrangères » comme l’islam ou le christianisme, en prétendant que seule la réadoption forcée des croyances ancestrales garantirait un véritable retour à la « dignité africaine ». Pourtant, une telle position non seulement manque de respect envers les croyances individuelles, mais elle contribue également à diviser les Africains plutôt qu’à les unir. Les récentes attaques contre le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, qui a effectué une Umrah (petit pèlerinage musulman) lors d’un voyage officiel en Arabie Saoudite, illustrent bien ce manque de respect et de tolérance envers la foi d’autrui.
Le Sénégal, pays à majorité musulmane, n’est pas étranger à la coexistence religieuse. Plus de 95 % des Sénégalais sont musulmans, mais ce pays accueille avec respect toutes les croyances. De même, aucun bruit ne se fait entendre lorsque des dirigeants chrétiens africains visitent le Vatican pour pratiquer leur foi. Or, certains critiques trop zélés du panafricanisme s’acharnent contre les pratiques musulmanes et chrétiennes, montrant leur mépris envers les expressions spirituelles de millions d’Africains, et réduisant la religion à une question de « dignité africaine ». Ces apprentis populistes semblent ignorer que les rites et la dévotion font partie de l’héritage spirituel de l’Afrique, où nos ancêtres eux-mêmes s’agenouillaient devant leurs dieux.
Le panafricanisme est censé être une lutte pour l’émancipation africaine, la solidarité, et l’égalité. Mais en s’attaquant aux croyances religieuses des Africains, ces critiques tombent dans une guerre de division qui n’aboutira à rien de constructif. Vouloir imposer un retour forcé aux traditions religieuses africaines comme la seule voie d’authenticité, c’est non seulement contre-productif, mais aussi une atteinte à la liberté de culte. L’émancipation ne peut pas être construite sur la base de l’exclusion et du rejet de la diversité spirituelle. En réalité, ce type de militantisme mal orienté nuit davantage au panafricanisme qu’il ne le sert.
Dans notre quête d’émancipation, la division ne peut être l’outil du succès. Ce sont les dictateurs africains et les systèmes d’oppression internes qu’il faut dénoncer. Le panafricanisme ne consiste pas à pointer du doigt les croyances religieuses de nos frères et sœurs, mais à bâtir une solidarité basée sur des valeurs communes et des objectifs concrets. Pourquoi certains Congolais et Camerounais préfèrent-ils critiquer Diomaye, qui au moins a été élu démocratiquement, plutôt que de s’opposer aux dictateurs locaux qui bradent leurs terres ? C’est une question de courage, et d’authenticité dans le combat.
Les exemples de double standard abondent : ceux qui critiquent les musulmans pour leur relation avec le monde arabe, ou les chrétiens pour leur lien avec l’Occident, sont souvent les premiers à s’envoler pour des séjours de luxe à Paris ou Washington, à épargner leur argent dans des banques occidentales et à envoyer leurs enfants étudier en Europe. Ce sont ces incohérences qu’il convient de remettre en question, pas les croyances d’autrui. Chaque culture ou religion apporte sa part d’héritage, de valeurs, et de structure qui s’ajoute à la diversité africaine. Plutôt que de prôner une « pureté » artificielle, il nous faut accepter cette complexité et s’attacher aux combats qui rassemblent.
L’Afrique ne manque pas de défis : les conditions de travail des migrants africains en Arabie Saoudite, comme l’histoire de Mbayang Diop emprisonnée dans des conditions controversées, ou les injustices subies par de nombreux Africains en Occident. Ces questions méritent notre attention, notre solidarité et nos efforts diplomatiques. Critiquer ceux qui exercent leur foi religieuse, c’est détourner notre énergie des véritables urgences.
Vouloir tout mélanger – religion, politique, panafricanisme – mène à la confusion et à la division. Critiquer un croyant qui pratique sa foi, c’est s’engager dans un débat stérile. Il est nécessaire d’adopter une vision stratégique et lucide, en concentrant notre énergie sur des sujets essentiels pour l’avenir de l’Afrique. Au lieu de s’attaquer à la foi des autres, recentrons le débat sur l’économie, l’éducation, la santé, et la souveraineté politique.
Le véritable panafricanisme repose sur une méthodologie et une stratégie cohérentes. Si nous voulons que le panafricanisme réussisse, il doit commencer par unir, non diviser. Et pour cela, il est impératif d’apprendre à respecter la religion des autres. La spiritualité de chacun est une affaire personnelle qui ne devrait pas être utilisée comme un argument pour décrédibiliser son engagement ou son identité africaine. Soyons intelligents dans notre lutte et laissons la foi en dehors de débats politisés et émotionnels.
En somme, il est temps pour ces apprentis panafricanistes de cesser de vouloir imposer leurs vues religieuses, et d’apprendre ce qu’est véritablement le panafricanisme : un mouvement de respect, de solidarité, et d’unité.
Par Ndiawar Diop
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