Nationalisme Inclusif vs. Panafricanisme Vague : Le Duel Idéologique entre Tahirou Sarr et Ousmane Sonko ? Par Ndiawar Diop
Quand le Panafricanisme de Sonko S’oppose au Nationalisme Inclusif Sénégalais !
Les récentes attaques d’Ousmane Sonko devant les militants du PASTEF contre Tahirou Sarr, figure montante du nationalisme sénégalais inclusif, soulèvent des interrogations.
Pourquoi Sonko, qui se dit patriote et panafricaniste, cible-t-il aujourd’hui un allié qui l’a souvent défendu contre les assauts politiques du régime de Macky Sall ?
Ce virage critique soulève des questions sur la vision et les priorités du leader de PASTEF.
Ousmane Sonko serait-il en guerre contre un Nationalisme qui protège les Sénégalais ?
Est-ce la Peur de la montée – Pourquoi Ousmane Sonko redoute-t-il le Nationalisme de Tahirou Sarr ?
C’est un nationalisme inclusif en réponse aux défis du Sénégal; et bien Oui. Le discours de Tahirou Sarr repose sur un nationalisme sénégalais inclusif, loin des modèles occidentaux souvent marqués par l’exclusion. Il propose une vision où la cohésion sociale et l’identité sénégalaise sont au centre, tout en intégrant les étrangers dans un cadre légal clair. Cette approche met en avant la régularisation des immigrés et une gestion rigoureuse des frontières, un impératif dans un pays où celles-ci restent largement perméables.
Pour Tahirou Sarr, ce nationalisme n’exclut pas mais cherche à protéger les citoyens sénégalais face à des systèmes corrompus qui vendent des documents d’identité à des étrangers, laissant de nombreux Sénégalais sans papiers. Ce contrôle, loin d’être une fermeture, viserait à renforcer l’économie nationale en donnant la priorité aux ressources humaines locales.
N’est-ce pas une peur d’un leadership concurrent ?
Les critiques de Sonko pourraient-elles être motivées par la montée en puissance de Tahirou Sarr ?
Il est légitime de se demander si le leader de PASTEF, lui-même victime de jalousies politiques lors de son ascension, ne répète pas ce schéma face à un nouveau concurrent potentiel. L’idéologie de Tahirou Sarr, bien que distincte de celle de Sonko, trouve un écho auprès de nombreux Sénégalais qui souhaitent un équilibre entre TERANGA (hospitalité) et préservation des intérêts nationaux.
Panafricanisme et nationalisme : Une contradiction ?
Sonko se réclame du panafricanisme, une idéologie noble mais souvent déconnectée des réalités locales. La position de Tahirou Sarr, en revanche, met l’accent sur une priorité aux citoyens sénégalais tout en restant ouverte aux échanges africains. Contrairement à l’image d’un Sénégal sans contrôle migratoire, le nationalisme inclusif préconisé par Sarr propose des solutions pratiques : réglementation des flux migratoires, renforcement de la souveraineté et mise en avant des ressources locales.
Si l’on compare cette vision aux modèles occidentaux comme le Brexit, ou les politiques de Marine Le Pen et de Donald Trump, il est évident que Sarr offre une alternative équilibrée. Loin d’un nationalisme défensif et exclusif de l’Occident, il propose une approche qui pourrait inspirer d’autres nations africaines à prioriser leurs citoyens tout en favorisant une coopération régionale.
Sonko : une incohérence stratégique ?
Il est surprenant de voir Sonko s’opposer à un projet qui, dans le fond, n’est pas contradictoire avec ses idées patriotiques. Son insistance à dénigrer Tahirou Sarr pourrait être perçue comme une tentative de détourner l’attention des Sénégalais des enjeux réels, ou pire, comme une peur de perdre son monopole sur le discours patriotique.
Le nationalisme de Sarr ne cherche pas à isoler le Sénégal, mais à poser les bases d’un développement solide avant une intégration africaine globale. En cela, il complète plutôt qu’il ne contredit les aspirations panafricaines de Sonko. Pourtant, ce dernier semble ignorer que protéger les intérêts locaux n’est pas antinomique avec le panafricanisme ; c’est au contraire une étape cruciale.
Une occasion manquée pour le Sénégal
Le débat entre patriotisme et nationalisme inclusif aurait pu enrichir le discours politique sénégalais. Malheureusement, les critiques de Sonko risquent de polariser davantage les opinions et de détourner l’attention des solutions concrètes dont le pays a besoin. Le Sénégal n’a pas à choisir entre ouverture et protection ; il peut trouver un équilibre grâce à des idées novatrices comme celles de Sarr.
En définitive, Ousmane Sonko gagnerait à s’inspirer du modèle proposé par Tahirou Sarr. Le Sénégal a besoin d’un leadership uni, capable de relever les défis économiques, sociaux et migratoires sans céder aux querelles politiques inutiles. Plutôt que de s’attaquer à ses alliés potentiels, Sonko ferait bien de reconnaître que le nationalisme inclusif pourrait renforcer la souveraineté sénégalaise tout en consolidant son propre combat pour un Sénégal fort et respecté.
En ce sens, Ousmane Sonko se méprend en voyant dans ce nationalisme une menace. Son discours d’unité africaine pourrait en effet s’enrichir de la vision nationale de Sarr, où chaque pays est encouragé à devenir autonome pour contribuer pleinement à une Afrique forte et solidaire. Si chaque pays africain renforçait ses capacités internes avant de s’ouvrir pleinement aux autres, cela pourrait être une étape essentielle vers une intégration régionale réussie et prospère.
Au final, le modèle de Tahirou Sarr offre une perspective d’union nationale, unie et inclusive, où chaque individu, Sénégalais ou étranger, peut contribuer légalement et respectueusement à l’essor de la nation. Un modèle dont le Sénégal pourrait s’inspirer pour construire un avenir serein, ancré dans ses valeurs tout en restant ouvert au monde.
Par Ndiawar Diop
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