Le militantisme, ce concept nouveau pour pas mal d’africains serait-il la solution à nos problèmes ?
Nombreux sont ceux qui s’entretuent pour des idéologies européennes qui ne sont pas faites pour nous africains. Ces idéologies nouvelles pour nous qui, créées dans la clandestinité à leur époque, aujourd’hui divisent les populations africaines; elles ne vont certainement pas nous sortir de la tristesse et la détresse quotidiennes.
Des milliers de partis politiques se réclamant de ces corps de doctrine philosophique ou politique poussent comme des champignons en Afrique sans pour autant que les membres ces soi-disant partis Marxiste, Léniniste, Socialiste, Libéral et autres doctrines communistes sachent vraiment la vraie croyance derrière.
Pourtant les « militants » qui souvent se déclarent avec fierté appartenir à ces idéaux, ignorent même leurs conditions d’existence c’est à dire leur culture, leur mode de vie ou leur thèse initiale. Ils préfèrent adopter le côté spéculatif, vague et nébuleux de ces doctrines qui ont pour but d’unir, de changer ou même de révolutionner un peuple au sens positif du terme.
Seulement les premiers « penseurs » africains qui ont eu échos de ces idéologies n’ont pas réussi à l’adapter à la culture et mode de vie de nos peuples. Ils ont plutôt voulu être considérés comme de profonds penseurs; des hommes vertueux qui utilisent leur intelligence et prouver aux occidentaux que nous autres africains savons penser.
Depuis des siècles c’est le même combat c’est à dire démontrer aux occidentaux que nous sommes leurs égaux. D’ailleurs nous continuons à vouloir montrer à l’occident que nous existons et que nous sommes capables de nous organiser etc… Beaucoup de peine perdue juste pour justifier notre degré d’intelligence ou capacité de penser.
Cheikh Anta Diop ne nous disait-il pas que notre ennemi commun compte sur notre complexe, notre aliénation, notre conditionnement, et nos réflexes de subordinations pour nous tuer intellectuellement, moralement, avant de nous tuer physiquement ?
C’est de cette manière que l’occident a réussi à supprimer des groupes entiers, nous disait Cheikh Anta Diop.
Aujourd’hui le militantisme s’impose comme solution aux problèmes africains. Etymologiquement, ce concept venant du latin Militia qui voudrait dire « service militaire ou métier de soldat » comme le définit le dictionnaire français, serait la solution de la majeure partie de nos conflits si et seulement si on est capable de l’adapté à nos croyances premières.
Sans le militantisme africain les peuples et les royaumes africains n’auraient pas marqué l’histoire de l’humanité. Nos peuples avaient été de vrais militants en Afrique du Sud avec le royaume de Shaka Zulu. Ils l’avaient été avec Samory Touré et presqu’avec tous nos grands révolutionnaires qui ont reécrit notre histoire avec beaucoup de dextérité en gravure de lettres d’orées.
Cependant il faut savoir que le militantisme d’aujourd’hui que j’appelle d’ailleurs militantisme africain nécessite un language particulier, clair et concis. Ce language spécial doit renfermer un message spécial de paix pour briser toutes les serrures et ainsi atteindre tous les coeurs et toutes les frontières idéologiquement érigées pour mieux nous diviser.
Qu’est ce qu’un Marxiste-Léninistes vient faire dans un gouvernement dit Libéral ?
Que fait un Communiste dans un gouvernement Socialiste ?
Aujourd’hui ce qui nous montre que nous sommes complètement dans un système nébuleux, incomprehensible et inexistant c’est la composition de nos gouvernements en Afrique. Les Africains de bonne conscience savent que les moyens à notre disposition sont tellement minimes qu’ils nous faut adapter un comportement qui ne pourrait pas compromettre l’hospitalité et la paix qui traditionnellement se trouvent dans toutes les concessions en Afrique.
Nous nous battons souvent pour des idéologies européennes destructrices de ce language spécial de Paix et qui nous empêchent de retrouver la voie de la réconciliation. D’ailleurs la colère des uns et des autres pour défendre cette idéologie que l’on ignore l’origine puisqu’elle n’était pas faite pour nous, ne peut être apaisée que par un militantisme apaisant, doux et pan-africaniste et non par l’intimidation ou la dictature.
Aujourd’hui au vu des conflits idéologiques dans le continent, il est impératif que les personnes vertueuses unissent leur force pour propager à travers le monde la voix à suivre.
Cependant il serait difficile d’arriver à ce résultat escompté si les dirigeants africains continuent d’obéir à la politique étrangère occidentale qui ne cherche que la domination et l’aliénation culturelle et politique.
En cherchant la paix, ils ne doivent pas ignorer que l’espace et les intérêts de nos peuples ne doivent pas être compromis pour des intérêts cripto-personnels parce que si notre objectif commun est de faire de l’Afrique un continent uni, riche et développé, il nous faut combatte la méchanceté et la ruse que nos dirigeants véreux et malhonnêtes usent pour éliminer leurs adversaires politiques avec la complicité de l’occident.
Aujourd’hui l’événement qui fait couler beaucoup d’encres et de salives, c’est le procès de l’ancien Président tchadien Hissein Habré. On veut nous faire croire que «c’est l’Afrique qui juge l’Afrique» ce qui est absolument faux puisque ce sont ceux qui sont en phase avec l’occident aujourd’hui qui jugent ceux qui ne le sont plus.
Doit-on toujours attendre que l’occident nous pointe du doigt pour que nous sachons que nous gouvernons mal ?
Le qualificatif doit toujours venir d’eux pour que nous regardions d’un mauvais oeil le dictateur de chez nous ?
Nous le savons bien, le cercle des dirigeants africains est composé à sa grande majorité de complexés qui n’arrivent toujours pas à lire derrière le sourire de l’occident par rapport aux décisions politiques prises a l’encontre du peuple. Pour autant je ne blâmerai pas les gouvernements européens, puisque pour nos présidents africains défendre les intérêts de lobbyistes occidentaux signifieraient être en phase avec les puissances étrangères. Ils sont tellement nullards et mal informés qu’ils ignorent royalement les machinations des fauteurs de guerres et de troubles.
Ils ignorent presque tous qu’après les avoir utilisés contre leurs propres peuples, contre leurs adversaires politiques ou contre les intérêts de leur pays, ces tueurs à gages économiques les abandonnent à eux-mêmes; c’est le moment opportun pour eux de crier à l’injustice et de se faire passer pour une victime devant nos pauvres populations antérieurement trahies par les mauvaises prises de positions politiques suicidaires.
Pour cause de mauvaises politiques ou d’un népotisme labellisé de nos présidents, le continent africain baigne dans une obscurité comme jamais auparavant. Pour la défense d’idéaux inconnus la patience, la détermination et notre intelligence sont remplacées par la peur, la précipitation, les insultes, les diffamations et autres brutalités dans toutes les zones stratégiques d’Afrique. La destruction des conscience est à l’ordre du jour.
Pour plaire à la puissance occidentale, certains leaders africains n’hésitent pas à détourner leur rage contre leurs peuples ou simplement se transformer en dictateurs pour ainsi massacrer voire terrifier leurs concitoyens; et en prendre tant de plaisir pour conserver le pouvoir autant que possible.
Comment peuvent-ils prendre tant de plaisir de la mort des gens qu’ils devraient assurer la sécurité ?
Si les Africains veulent vraiment échapper à ce triste destin taillé sur mesure pour nous anéantir en masse, il est obligatoire que nous apprenions d’abord à élire nos leaders.
Si nous voulons que les tragédies multiformes et imprévisibles qui nous affligent s’allègent, alors il nous faut suivre le chemin tracé par nos illustres penseurs et guides qui n’ont pas de complexe d’infériorité par rapport aux autres cultures et civilisations devenues modèles pour bons nombres d’africains.
Refusons de rester silencieux et que le sentiment ridicule du faux héroïsme ne nous anime point !
Ndiawar Diop administrateur Sunuker.com
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