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Le rôle de la police dans la société: Va t-on vers une dégradation des relations ? Par Ndiawar Diop

Dakar en Déroute : La Police en Panne Face à la Montée de l’Insecurité ?
On se demande bien à quoi sert la police?

La question du rôle de la police dans la société sénégalaise est plus que jamais d’actualité, en raison de l’augmentation inquiétante de l’insécurité dans la capitale et ses environs. Les cas d’homicides, de viols, et d’agressions se multiplient, et la confiance du public envers les forces de l’ordre semble s’effriter. Des événements récents, tels que les violences survenues après un combat de lutte et les agressions dans des quartiers comme Yarakh, Pikine, Guediawaye, et Hanne Mariste etc …, soulignent une situation préoccupante. Cette situation soulève des questions sur le rôle et l’efficacité de la police, et met en lumière la nécessité de trouver des solutions pour restaurer la sécurité et la relation entre la police et la population.

L’insécurité croissante à Dakar et dans ses banlieues (aussi dans les capitales régionales) se traduit par une série d’événements violents : meurtres, agressions, et viols sont devenus fréquents. Les incidents récents, dont des viols suivis de vols et des meurtres brutaux, révèlent une intensification des activités criminelles. La capitale semble de plus en plus soumise aux agissements de groupes de bandits qui terrorisent les quartiers, exacerbant la peur et l’angoisse au sein de la population.

Malgré les efforts et les alertes de la Police nationale, il semble qu’elle peine à contenir cette vague de violence. Les interventions policières, souvent perçues comme tardives ou insuffisantes, ne parviennent pas à rassurer les citoyens et contribuent à un sentiment d’insécurité croissant. La perception d’une incapacité à protéger les citoyens contribue ainsi à une détérioration de la confiance envers l’institution policière.

Cette érosion de la confiance est un aspect invisible mais crucial. Lorsque les citoyens doutent de l’efficacité des forces de l’ordre, ils peuvent chercher des solutions alternatives ou développer des comportements de méfiance. Cette fracture sociale affaiblit le lien communautaire et augmente les tensions entre les citoyens et les autorités, compliquant encore la situation.

Les communautés touchées par la violence ressentent un stress chronique, et les victimes ainsi que les témoins de ces actes peuvent souffrir de traumatismes à long terme. Cette détérioration de la santé mentale collective influe négativement sur la qualité de vie et renforce la perception d’une défaillance des institutions chargées de la sécurité.

Les forces de l’ordre se heurtent souvent à des limitations en termes de ressources et de formation. Le manque de moyens pour mener des enquêtes approfondies et patrouiller efficacement dans les zones à haut risque entrave leur capacité à prévenir et à réagir face aux actes criminels. De plus, la corruption et la mauvaise gestion au sein des forces de police sont des facteurs aggravants. Les cas de détournement de fonds et de comportement non éthique affaiblissent la crédibilité de l’institution et compromettent son efficacité.

Pour remédier à cette situation, il faut fournir aux forces de l’ordre les ressources nécessaires, ainsi qu’une formation continue sur les techniques de prévention du crime, la gestion de crise, et les relations communautaires. Des investissements dans les technologies modernes de surveillance et de communication peuvent également améliorer l’efficacité des interventions policières.

Des réformes structurelles au sein des forces de police sont également nécessaires pour restaurer la confiance. La mise en place de mécanismes de contrôle interne rigoureux, la promotion de la transparence, et des sanctions sévères contre la corruption sont essentielles pour renforcer la crédibilité de la police. Une approche proactive impliquant les communautés locales dans les efforts de sécurité pourrait également être bénéfique. La création de comités de sécurité communautaire et la promotion de dialogues réguliers entre les citoyens et la police peuvent renforcer la coopération et améliorer la confiance. En outre, les programmes de prévention du crime et les initiatives de sensibilisation doivent être intensifiés pour encourager la participation active des citoyens.

Enfin, il est devenu essentiel de mettre en place des services de soutien psychologique pour les victimes de violences et les communautés touchées. Un soutien adéquat peut aider à atténuer les traumatismes et à renforcer la résilience communautaire.

La montée de l’insécurité à Dakar et dans ses banlieues, associée à une perte croissante de confiance envers la police, représente un défi majeur pour la société sénégalaise. Pour inverser cette tendance, des efforts concertés sont nécessaires pour renforcer les capacités des forces de l’ordre, réformer les structures existantes, et promouvoir une collaboration étroite avec les communautés. Seule une approche globale et intégrée permettra de restaurer la sécurité, la confiance et l’harmonie sociale dans la capitale sénégalaise.

Li Mom Etat BI WAR NA CII WAKH ! me disait l’autre.

Par Ndiawar Diop
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